Travaux d'Eggam

a magie est à la fois puissance, délicatesse, et complexité !

Aux cours de mon parcours d'étudiant en magie, il m'est arrivé de m'interroger quant au processus même qui mène à un sort. D'où viennent ces formules si géniales que nous nous bornons à reproduire à l'académie ?
La maîtrise serait devenue si complexe aujourd'hui que nos aïeux craigneraient de nous embrouiller d'avantage ? Ou qu'il y aurait une risque de nous ouvrir à de trop dangereux savoir ?
J'eus ma réponse en fouinant, puis en découvrant finalement un des Grimoires Censurés de l'époque.


La plus titanesque étape dans un sortilège est sa conception, je peux désormais l'affirmer. L'invention d'un nouveau sort en magie est semblable à l'élaboration d'un nouvel air pour le barde... Mais en cas d'échec ; la mort, ou pire encore.
Il est effarant de voir ce qui fut réservé aux tout premiers concepteurs de sortilèges ; celui qui lança le premier Contrôle Mental jamais lancé le lança sur lui-même... Et se suicida dans l'heur, exécutant toutes les pensées qui lui passaient par l'esprit.
Plus spectaculaire encore ; l'inoffensif sort de somnolence. Son inventeur provoqua une dizaine de comas définitifs, et se tua lui-même; d'épuisement.

Je peux comprendre que les académiciens préférèrent ne pas raconter ces histoires à leurs élèves avant de leur enseigner la magie. Plus jamais je ne lancerais de boules de feu de la même manière ; sachant aujourd'hui que son concepteur sut faire, au cours de ses essais, exploser littéralement son corps avec un château dans lequel il était.


L'étape qui précède celle-ci, c'est la compréhension du sortilège inventé. C'est la tâche de tout mage. Ce n'est ni une suite de geste et de mots à apprendre par coeur comme le croient les paysans, mais des "énigmes" à assimiler en profondeur. Le plus souvent, c'est des jours d'études.
Ces énigmes sont le plus souvent "sous forme" de glyphes, de dessins, et de symboles. Après avoir fait le tour du fonctionnement de "l'énigme" ; on peut considérer le sort comme acquis. Il reste pourtant très aisé de tout oublier.

Une nouvelle mécanique se découvre au mage s'il comprends en profondeur la logique d'un sort ; il peut se permettre d'y ajouter sa "signature", en faisant des variantes. Il est pourtant quasiment impossible de se souvenir de deux variantes d'un même sort à la fois, même pour un maître (le cerveau ne pouvant les distinguer suffisamment).
Mais c'est ainsi que certains mages parviennent à lancer un même sort avec une gestuelle totalement différentes, et avec des effets souvent différents. L'un aura une boule de feu verte, l'autre aura une géante rouge qu'il prendra des heures à lancer... C'est cela, à vrai dire, qui donne tant de pouvoir aux mages d'aujourd'hui ; si le nombre de sorts sont limités, l'imagination des lanceurs est sans fin.


Il va de soi que lancer un sort recommande ensuite d'une intense concentration ; cela revient en fait à "résoudre de nouveau une énigme" dans le stresse d'une action ; et si les gestes viennent alors d'eux même, l'interruption d'un incantation lui fera tout perdre (si sa robe venait à lui entraver le bras par exemple).